La soumise
Chapitre 2
Le parcours
Cela faisait environ deux
ans, qu'Elodie avait fait la connaissance de Marc chez des amis qu'ils avaient
en commun.
A vrai dire, aux premiers
abords, Marc ne lui avait pas fait une impression inoubliable. En fait il lui
avait même semblé assez quelconque, en tout cas très loin du type d'hommes qui
l'attiraient généralement. Relativement grand, il avait un physique banal même
s'il s'enorgueillissait puérilement de ses yeux, bleu certes, mais d'un bleu
assez pâle qui n'avait rien de rare et qui n'arrivaient pas à faire oublier son
visage aux traits assez ingrat. Quoique ayant largement abordé la cinquantaine
ce que le gris de ses cheveux ne pouvait laisser ignorer, il avait conservé
toutefois une allure svelte et énergique. Elodie, qui était d'un naturel plutôt
réservée, avait été d'abord amusée puis séduite par le coté brillant et
volubile du personnage qui déployait toute son énergie et usait de sa voix
sonore, pour être toujours au centre des conversations. Elodie l'avait bien
trouvé, lors de cette première rencontre, quelque peu superficiel et imbu de
lui-même. Pourtant, quand en fin de soirée il lui avait demandé son numéro de
téléphone afin lui avait-il susurré d'un ton sûr de lui de garder le contact et
éventuellement se revoir, elle le lui avait donné avec une facilité qui l'avait
déconcertée.
Dès le lendemain, Marc
lui avait téléphoné et l'avait invitée le soir même au restaurant. Au
cours de cette soirée, où il l'avait bombardée de questions voulant tout savoir
d'elle, leur accord avait été immédiat et spontané. En fait, il avait semblé à
Elodie, tant elle se sentait en osmose avec Marc, qu'ils s'étaient toujours
connus et, sous le regard attentif dont il l'enveloppait, elle s'était livrée à
lui sans véritables réticences, lui dévoilant ses fantasmes les plus secrets.
Bref, ils s'étaient plus,
énormément plus, et étaient très rapidement devenus amants.
Chaque jour Elodie se
félicitait d'avoir rencontré un homme tel que Marc qui lui apparaissait être à
la fois sûr de lui, ce qui la rassurait, et attentionné, ce qui la faisait
fondre. Pourtant derrière la façade de tendresse et d'amabilité, Elodie
discernait parfois un homme plus dur et plus froid, autoritaire même et empli
de certitudes sans faille. Toutefois ces traits de caractère, loin de
l'effaroucher au contraire la remplissaient d'aise, elle qui se sentait si
souvent désemparée et vulnérable tiraillée qu'elle était entre ses désirs profonds
qu'elle s'évertuait à refouler et son éducation qui lui avait inculqué des
valeurs morales de plus en plus lourdes à assumer. Il lui semblait avoir trouvé
en Marc quelqu'un de solide sur qui elle pouvait se reposer, qui était à même
de la protéger et surtout lui faire partager une part de cette belle assurance
qui lui faisait si cruellement défaut. Qui plus est Marc était un amant
expérimenté qui savait la faire vibrer et l'emmener à des sommets de jouissance
dont elle ressortait comblée le corps éperdu de reconnaissance. Avec lui, elle
pouvait, en toute liberté et sans aucune arrière-pensée, incapable sous ses
caresses de lui résister, laisser libre cours à ses désirs et jouir sans aucune
retenue.
Durant les premiers mois,
leur relation bien qu'intense sur un plan sexuel avait toutefois été classique.
Parfois, dans ces moments où le plaisir la faisait défaillir et abattait ses défenses, il osait bien sur elle certains gestes, comme lui assener sur les fesses quelques claques retentissantes qui la faisait sursauter plus de surprise que de réelle réprobation. Ou bien encore il lui murmurait alors qu'elle se tordait de plaisir sous lui qu'elle était sa petite pute, sa belle salope. Mots qui loin de la rebuter au contraire faisait naître en elle une troublante excitation dont elle évitait de trop analyser les causes. Mais rien de véritablement hors normes qui puisse l'alarmer vraiment. Sauf une fois, en fait plutôt la toute première fois, où Marc avait laissé parler ses pulsions profondes.