A mon tour

A mon tour ce matin d'avoir le blues.
Il faut dire que cette camionette qui, ce matin, est garée pile devant le magasin et me bouche toute la vue n'arrange pas les choses. Ma claustrophobie latente prend le dessus et me met mal à l'aise.
Mais bon, tu me manques aussi. J'ai envie de t'entendre, de te parler. Me sentir près de toi. Reparler de jeudi.  De ces sensations que tu m'as fait éprouver. De ce sentiment de pure plénitude que j'ai ressenti quand j'ai été emportée par cet orgasme, si violent, si intense qui m'a fait perdre toute retenue. Revenir sur ces minutes de pure détresse où, malgré toute ma volonté, tout mon désir de te satisfaire, mon corps s'est rebellé et s'est refusé à toi.

Je te revois debout devant le lit sur lequel tu m'avais fait allongée le martinet, celui que je crains tant, celui dont la brûlure me lacère si durement, à la main. Je ressens encore la peur qui a noué mon ventre. Le refus soudain et incontrôlable de cette douleur pourtant tellement désirée car, par elle, je suis à toi totalement. J'entends encore tes mots. Si durs. Si humiliants pour moi. Le choix, insensible à mes pleurs, que tu m'imposais de faire. Aucune contrainte. A moi de décider. Cela aurait été tellement plus facile si tu m'avais obligée, si tu m'avais attachée.
J'ai senti une nouvelle résistance céder en moi. Dans ma tête et non plus seulement dans mon corps. Je ne sais pas si tu as en eu véritablement conscience. Mais, si tu savais, le sentiment de libération que j'ai ressenti quand je t'ai présenté mes fesses alors même que ma crainte était encore présente. Et après, alors que mes fesses me brûlaient si fort, le bonheur jubilatoire qui m'a toute entière envahie quand tu m'as couverte de baisers en me murmurant combien tu m'aimais, combien tu étais fier de moi, combien je t'appartenais.

Mon amour, mon Maître, je repense à cela et mon sexe se mouille du désir de toi.
Je t'aime.